lundi 29 décembre 2008

jeudi 18 décembre 2008

petite illu du moment


Une petite illu un peu rapidos : je vais tenter ensuite de la reproduire en 3D.... affaire à suivre.

mardi 16 décembre 2008

Who's Mo



Une fois n'est pas coutume dans ce blog - toujours pas de texte ni d'illu (je sais c mal) - mais il fallait absolument que je vous parle de Mo.
Je les ai vus hier en concert au Glazart en très charmante compagnie (bon je sais ça aide) et c'était vraiment magique.
Si vous aussi vous pensez à tous les trésors de l'enfance, avec nostalgie mais sans amertume, alors ce groupe vous plaira certainement. Mais je n'en dis pas plus et vous laisse simplement leur site (vous y trouverez un accès à MySpace).
http://www.whosmo.com/

lundi 15 décembre 2008

Un petit mot sur ZBRUSH

Bon à défaut d'avoir eu le temps de déposer une nouvelle illu ou du texte (je sais, ça commence à faire long), je vous montre mes premiers pas (c'est y pas mignon) sur ZBRUSH.

Il s'agit d'un logiciel 3D destiné (surtout) à modéliser toutes les formes organiques, donc des personnages !

Par ailleurs pour ceux qui font un peu de 3D, ZBRUSH est juste un régal : pas de prise de tête de paramétrage en tous sens, à la 3DSMAX. Un peu comme painter en 2D, il permet de sculpter virtuellement avec une appréhension très réelle et logique (enfin ça tout le monde n'est pas d'accord, disons qu'il s'adapte très bien à la mienne en tt cas :D) Je vous poste donc un petit exemple, un petit essai en gros.
Bon là, il s'agit de mon deuxième essai, pas terminé, ben oui c'est long et je débute hein ! La modélisation (sculpture) est bien avancée même si elle pourrait être plus aboutie (et de meilleure qualité, il ya toujours qq "points de tension qui me chagrine") et je n'ai fait que commencer la colorisation et l'application des divers matériaux.... Eh oui, on peint directement sur ZBrush et ça c'est de la balle ! Bon j'arrête là mon charabia et je vous en dirai plus si ça vous intéresse.

dimanche 30 novembre 2008

Hoppi's world - Chapitre 4 (fin de la première spire)

4
Maudite chair

« Tu prends quoi ?
- Un menu G, je pense, j’adore le poisson cru ! répondis-je avec enthousiasme. »
La carte dans la main gauche, T. agite nerveusement sa baguette et ses jambes suivent frénétiquement la cadence. Je m’étonne de sa réaction : lors de notre première rencontre, j’avais en face de moi un jeune homme serein, presque froid. À peine installé dans le bar, il avait sorti son ordinateur et ouvert consciencieusement un fichier type en m’expliquant la marche à suivre. Mais cette fois, je distingue une part de vulnérabilité, et, sans trop savoir à quoi elle est due, je n’y suis pas indifférente.
« Ça va ? Tu me parais stressé… lui dis-je amicalement.
- Non… Oui… Je ne sais pas, j’ai faim sans doute. »

Je savoure mes sashimis tandis que T. me raconte sa vie, en pointillé.
Point de départ de son existence : Casablanca. Je sursaute en entendant la ville marocaine.
« C’est dingue, j’y ai vécu trois ans, tout enfant ! lançai-je, amusée. »
T., un rictus aux lèvres, continue le voyage : après Casa, la Réunion, puis HongKong, une petite sœur adoptée, et l’inévitable retour en France.
Je distingue une crispation du visage et un assombrissement du regard. Un blanc s’installe. T. saisit une baguette et la plante dans un sashimi.


Pour briser le silence un peu pesant, on parle boulot. C’est bien commode.
« Travailler dans l’édition, m’explique T., demande une certaine rigueur. »
L’alliance malvenue provoque en moi un rire intérieur : j’essaie de le réprimer tant bien que mal. T., imperturbable, avale une gorgée de vin et continue son discours.
La bouteille de Saumur fait son effet et les langues se délient en s’aventurant dans des sentiers plus escarpés. T. a retrouvé toute sa confiance ; la conversation devient monologue. Je n’écoute plus vraiment ce qu’il me dit, doucement bercée par sa voix grave. Mon corps ondule malgré moi au gré des notes. Mes mouvements sont bien sûr imperceptibles, mais j’espère en secret que ma danse captive l’attention de mon interlocuteur.
Derrière T., je vois la lumière de l’accueil s’éteindre. J’attrape machinalement mon portable : il est déjà 23h47 et le restaurant va fermer.

***

T. marche à côté de moi, je sens parfois sa paume contre la mienne. Le vent glacé de décembre déroule mon écharpe. T. l’attrape et la replace doucement autour de mon cou. Un peu gênée par la théâtralité du geste, je fixe le sol tout en esquissant un faible sourire. Pour briser l’instant, je propose un café dans mon appartement.

Une fois dans l’ascenseur, il n’y a plus vraiment d’échappatoire. La montée me fait perdre toute notion de gravité : d’une fragilité spectrale, je quitte mon origine pour surplomber la scène.
Dans le miroir, je vois T. qui s’approche et pousse contre le mur ce corps que je ne reconnais pas. Jambes et bras s’entremêlent dans une confusion indécente. Je regarde, effrayée, ce monstre à deux têtes. La chorégraphie n’a plus rien de subtil ni d’élégant. Une sonnerie retentit pour marquer la fin de l’ascension : les deux corps se séparent.
Dans le couloir, la traversée paraît interminable.
Le mur rêche froisse la chair marbrée. Un frisson me parcourt l’échine et me pique diaboliquement la nuque. Mon corps me rattrape et je reviens à moi. Pleine de maladresse, je cherche ma clé au fond de mon sac. Une main chaude en profite pour se poser contre ma hanche et glisser doucement sur la peau qui s’éveille ; l’autre main ferme la porte.

***

Rai sournois de lumière qui brûle la paupière endormie.
Ronflements persistants qui bourdonnent à l’oreille frémissante.
L’air impur de la nuit écœure les narines silencieuses.

mardi 25 novembre 2008

lundi 24 novembre 2008

dimanche 23 novembre 2008

Hoppi's world - Chapitre 3 (deuxième partie)

***
Comme j’arrive en avance, j’en profite pour faire un tour dans la librairie de quartier, le Gibert Joseph, où j’avais coutume d’aller quelques années auparavant. L’escalator me monte au rayon « littérature ». Automate décérébrée, j’avance machinalement vers la section « Moyen Âge ». Mais les titres qui m’étaient alors si familiers me semblent à présent étrangers. Je décide donc de monter un étage plus haut, section « Histoire de l’art ». Quelle n’est pas ma surprise lorsque je parcours l’étalage central : Biologie cellulaire, Anatomie de la main, ou, plus poétique encore, Le Tube digestif… autant de livres de médecine qui ont remplacé les Matisse, Dali ou Füssli que je feuilletais frénétiquement.
On m’apprend que l’art se trouve désormais au sous-sol. Même loin de la pierre, je suis donc vouée à rejoindre le bas de l’échelle !
De courtes vibrations chatouillent ma main gauche et mon téléphone m’arrache à mon humble destinée. Cécile est arrivée.

À peine sortie du Gibert, je la vois qui trépigne d’impatience devant l’entrée de la pizzeria.
« J’ai essayé de t’appeler trois fois !
- Oui, navrée, ça ne captait pas là-haut. On y va ? Christophe nous rejoindra à l’intérieur. »

Après avoir embrassé Fernando qui nous accueille en fanfare, nous prenons place dans le fond du restaurant.

« Franchement, me lance Cécile, je trouvais tous ces préparatifs amusants au début ! Mais aujourd’hui, j’en ai ras-le-bol. Ma mère me presse de prendre une décision, mais ne s’investit même pas dans les essayages.
- Ah oui ! je vois pourquoi tu as besoin de moi…
- Si ça continue, j’annule tout !
- Oui, tu peux aussi…
- Audrey, merde à la fin, tu es ma meilleure amie, tu es censée me soutenir. Je vis des moments de doute très difficiles, et toi, tu t’en fous comme de l’an quarante.
- Mais non… Tiens ! Regarde : Christophe. »

Une fois de plus, le grand garçon brun arrive à point nommé. Son sourire imbécile confirme qu’il nous a repérées derrière la devanture. D’un coup de tête rapide, je lui fais signe de presser le pas et de me sauver de la furieuse mariée.
Alors que notre ami s’approche de la table, Cécile, ses grands yeux verts plongés dans la rotondité de l’assiette, paraît perdue dans ses pensées.
« Salut, les mecs ! s’exclame Christophe.
- Oh l’ami, dis-moi, tu ne voudrais pas nous accompagner cet après-midi à la boutique des meringuées ? »

Mais la future épouse n’apprécie pas du tout mon trait d’humour : elle bondit de sa chaise et court aux toilettes. L’air désapprobateur de mon compagnon de pitreries, ordinairement si fidèle, me pousse à rejoindre l’érynie pour attendre mon jugement. Je descends donc l’escalier rouge non sans quelque appréhension et, m’enfonçant peu à peu dans les ténèbres, je finis par m’arrêter devant Cécile, qui sèche ses larmes.
« Tu ne crois vraiment pas au mariage, n’est-ce pas ?
- Ne t’occupe donc pas de mes croyances et fais ce qui est bien pour toi. D’ac ?
- O.K. »
Honteuse d’avoir fait pleurer mon amie, je me décide à la cajoler un peu. Dans le creux de mes bras, je sens le petit corps rempli de sanglots qui tressaute par saccades. De faibles gémissements s’en échappent : les cris infinitésimaux se perdent dans l’obscurité de la pièce. Dans l’étreinte, je sens mon propre corps se contorsionner. Les plaintes de Cécile, plus appropriées dans la chambre qu’aux commodités, déclenchent malgré moi un fou rire incontrôlable.
« Mais tu te fous de moi ? me dit Cécile en s’écartant.
- Je … je… je suis navrée, mais tes pleurs me font rire ! »
Blanc.

Cécile plonge ses yeux glacés d’effroi dans les miens, j’éclate alors de rire. Et nos crises d’angoisse de cette fin de matinée se muent en larmes de joie. Et c’était si bon ! Je tire alors un peu de papier toilettes pour arranger le visage de ma tendre pleureuse et nous regagnons le monde des bons vivants. À table !

Hoppi's world - Chapitre 3 (première partie)

3
Decrescendo

« Je vous remercie Mademoiselle, j’ai encore deux candidats à rencontrer. Je vous contacterai, ne vous en faites pas.
- Très bien ! Merci à vous de m’avoir écoutée, M. Berger. »

Je me dirige doucement vers la sortie. Après avoir refermé la porte bleue, j’inspire profondément : tous ces discours ampoulés feront exploser ma poitrine un jour. Pour l’heure, je me contenterai de m’enfermer dans la pièce la plus exiguë du bâtiment. Les parois trop étroites étoufferont mes sanglots.
Larmes d’angoisse, larmes d’amertume, larmes de cynisme. Il faut que ça cesse.

Une fois dehors, j’arpente la rue de Douai, puis celle de Jean-Baptiste Pigalle. Je dois rejoindre Cécile et Christophe dans trois quarts d’heure. J’aurai le temps de réajuster mon masque de gai luron.
Jolie promenade où sex shops et music stores se succèdent à l’infini. Les guitares rugissent de plaisir et les accords s’entrelacent sans aucune pudeur. J’accélère la cadence, la tête me tourne, et mes pieds m’amènent finalement jusqu’à la place principale.
Pour reprendre mes esprits, je m’assieds sur la pierre froide de la fontaine et allume une cigarette.
À travers les ronds de fumée, les passants défilent. Parmi eux, de ténébreux travailleurs costumés, à l’air supérieur, marchent à fière allure : remplis d’amour-propre, ils brandissent leur serviette flambant neuve ou leurs agendas électroniques. Je préfère le petit homme chapeauté, traînant lourdement un cadis à carreaux noir et blanc, motif écossais que les vieilles gens m’avaient toujours paru affectionner. Mes yeux finissent par se perdre dans ce labyrinthe de verticales et d’horizontales et ma vue se trouble. Tout autour de moi bouge alors trop vite ; mon corps, lui, reste cloué à la roche. Réminiscences d’Hugo.

L’ange devint l’esprit, et l’esprit devint l’homme.
L’âme tomba, des maux multipliant la somme,
Dans la brute, dans l’arbre, et même, au dessous-d’eux,
Dans le caillou pensif, cet aveugle hideux.


Même si je ne le souhaitais guère, la mort était une sorte d’obsession chez moi. Thanatonaute en puissance, j’aurais voulu savoir où j’allais, connaître le sens de la vie et, le plus modestement du monde, celui de l’univers. J’avais déjà mon idée sur la question : selon moi – et j’assumais l’amodernité de ma pensée – le temps ne pouvait être qu’une hésitation entortillée entre l’avancée incertaine de l’humanité et le Cycle tout-puissant de sa bêtise. Que l’homme renaisse en la pierre ne pouvait donc pas me surprendre, et l’idée que les actes d’une vie étaient lourds de conséquence pour la suite, l’idée de responsabilité en contrepartie du droit de vie qui nous était accordé, oui, cette idée-là était à mon sens la plus convaincante de toutes.
En repensant à mes choix, un léger frisson me parcourt l’échine. Métempsychose ou pas, je ferais bien de m’éloigner du marbre assassin. Puis, quitte à plonger dans les ténèbres, je m’engouffre sans plus attendre dans la gueule béante du Métro. Direction Saint-Michel.

***
Cécile tente poliment de pousser les passagers trop encombrants à coup de « pardon » enthousiastes. Elle a deux minutes de retard et ne peut tolérer un tel désordre dans son monde trop parfait – un univers calibré où la théorie du chaos n’a pas sa place. Ses talons hauts martèlent en rythme le sol métallique de l’escalator.
« Pardon, pardon, pardon ! »
Les passants ne peuvent lui en vouloir : Cécile irradie dans la noirceur du métro et son sourire est contagieux. Seuls les plus cyniques lui résistent.
« 12h04, Audrey va m’attendre, dit-elle tout bas ».
Elle presse alors le pas et se met à courir dans la rue Danton. Sa jupe blanche volette et laisse découvrir ses jambes pâles.
« Bonjour, charmante demoiselle ! lui lance un jeune homme. »
Cécile jette un œil dans sa direction, prend un air horrifié et hausse les épaules.
Comme toutes les femmes, elle acceptait les compliments, mais seulement des hommes de son rang. Sans origine aristocratique, Cécile faisait partie néanmoins des jeunes femmes parisiennes de bonne famille. Elle avait connu son premier amour à vingt-et-un ans et, après cinq ans de vie commune, elle s’apprêtait à l’épouser. C’était dans l’ordre des choses.
Notre amitié surprit tout le monde. Nous aurions dû nous détester, et nous nous exaspérions souvent l’une l’autre. Ses maniaqueries m’agaçaient ferme, et mon bordel existentialiste ne la fatiguait pas moins, mais nos fâcheries infantiles se terminaient presque toujours en éclats de rire.

lundi 17 novembre 2008

Jeu de mains... Jeu de vilains

Une petite BD, un prétexte pour travailler un peu les mains (et comme les études, c'est chiant, autant en faire une petite planche rigolote).

dimanche 16 novembre 2008

Hoppi's world - Chapitre 2

2

Y

Je regardais le plafond grisâtre en plissant les paupières. Concentrée, je tentais de reconstituer mentalement le visage d’Y. J’avais toujours eu de la peine dans cet exercice, même après des heures d’observation. Pourtant, et je le pris comme un signe, je parvins à redessiner chacun de ses traits, aussi fins que précis. Je pensais à la bouche parfaite que j’avais embrassée quelques minutes auparavant, pour la dernière fois.
Lasse, encore étourdie par le vin, je rabattis la couette sur mes jambes. La tête tournée vers l’oreiller parfumé, je m’endormis.

Devant moi se trouvait un arbre immense. L’écorce brune prenait par endroits une coloration rouge sang. Le tronc épais se scindait en deux branches inégales. La plus fragile des deux, presque nue, avait renoncé à toucher le soleil. Pleine d’humilité, elle s’inclinait si bas qu’elle frôlait le sol. L’autre, pointant vers le ciel un doigt orgueilleux, exhibait fièrement ses mille et uns rameaux.
Je voulus m’approcher de l’arbre, irrésistiblement attirée par le principe de dualité qui l’animait. Mais lorsque je m’apprêtai à toucher le tronc, la masse brune disparut.
Je me trouvais maintenant sur un chemin de terre, au beau milieu d’un embranchement. Sur ma droite, un large sentier m’invitait à traverser une forêt de conifères. Les pins, encore humides, répandaient leur odeur suave et délicate.
Je ne savais pas où menait l’autre voie. Le terrain était rocailleux et pentu. Je fis un pas en avant : une silhouette masculine apparut. Après un temps, je reconnus Y. Je me décidai à le rejoindre. La route était escarpée et j’agrippai les talus pour faciliter ma descente. Au fur et à mesure que j’avançais, le visage de mon amant se précisait. Ses traits m’étaient familiers et pourtant je ne le reconnaissais plus. À chacun de mes pas, l’homme se métamorphosait : son regard pâlissait, ses cheveux blanchissaient, son sourire trahissait une gêne qui m’était désagréablement contagieuse. Je m’arrêtai un instant, je crus voir mon père. Ma gorge se serra, le sang me montait à la bouche, mon corps, lui, continuait maladroitement sa progression. À la fin du parcours, je me trouvai finalement face à un visage creusé par les ans. Sur sa peau parcheminée et sacrée, des rides sapientiales racontait son histoire. C’était mon grand-père.

Je sursautai et bondis hors de mon lit. Je descendis l’escalier et croisai ma mère dans la cuisine.
« Il est parti ? me demanda-t-elle.
- Oui, tu étais dans la salle de bains, il n’a pas voulu te déranger.
- Quand est-ce qu’il retrouve sa famille ?
- Dans une semaine, je crois. »
Je mentais, je savais parfaitement quand l’avion toucherait le sol français, à la minute près.
« Vous allez vous revoir ?
- Non, c’est terminé.
- Oui, enfin… »
Je comprenais parfaitement la réaction désabusée de ma mère. Elle entendait le même discours depuis bientôt deux ans et moi qui n’étais jamais sure de rien, j’avais bien du mal à la convaincre de ma bonne foi. Pourtant, cette fois, j’étais sincère.
Le silence régnait dans l’appartement : ma mère nettoyait consciencieusement la paillasse de la cuisine. Seuls les frottements de l’éponge contre l’émail et les gouttes qui s’échappaient du robinet brisaient notre mutisme. L’atmosphère pesante me poussa à attraper mon sac.
« J’vais faire un tour, lançai-je à ma mère sans même attendre sa réponse. »
L’air était frais pour la saison, mais le soleil radieux engageait les plus audacieux à dévoiler les chairs encore blanches. Saint-Gilles reprenait doucement son rythme estival. Les plaques d’immatriculation témoignaient de l’arrivée des touristes.
Pour traverser le pont de la Concorde, j’empruntais l’arrogante passerelle que cyclistes et piétons se partageaient courtoisement. La marée était haute et les bateaux tanguaient doucement au gré des ondes. Le rafiot tout écaillé du père Moreau était toujours à la même place – aussi loin que remontent mes souvenirs –, au deuxième ponton. La barque, plus ivre que son propriétaire qu’elle avait enterré depuis dix ans déjà, n’appartenait à personne, je crois. Elle était devenue un monument du port et lui donnait des airs de cimetière marin.
Depuis que je vivais à Paris, je prenais plaisir à me promener le long du Quai de la République, et à sentir les embruns dont j’exécrais, dans ma petite enfance, l’odeur iodée. J’arrivais finalement sur la corniche de la Grande Plage. Pas de doute, les étrangers étaient bien là : ça piaillait de tous côtés, c’était des Mum, i want an ice-cream par ci, Daddy buy me this kite, pleaaaaaase par là.
En regardant le sable, parsemé de parasols gueulards, j’eus l’impression d’une bouffonnerie, la plage avait revêtu sa tenue d’arlequin et me paraissait grotesque.
Je fermai les yeux pour surimposer à ce mauvais tableau l’image fort contrastée de la côte basque en hiver. Le gris, dans toute sa rigueur hiémale, parvint à étouffer la violence des couleurs de juillet. À nouveau, le visage d’Y réapparut : je sentis alors une larme rouler sur ma joue.

jeudi 13 novembre 2008

Essai de perso n°2


Du croquis cracra comme j'aime :D

Hoppi's world - Chapitre 1

Première spire

1
Chien de matin

Rai sournois de lumière qui brûle la paupière endormie. Ronflements persistants qui bourdonnent à l’oreille frémissante. L’air impur de la nuit écœure les narines silencieuses. Chien de matin.
Tout ça n’est qu’une vaste fumisterie ! La chaleur de la couche ne dure qu’un temps. Les membres sont engourdis, l’organe est mort. Je tente alors un mouvement et le drap m’accompagne : sa caresse fait trembler les chairs encore somnolentes. L’Autre ne bouge pas, ses vrombissements déchirent le silence de l’aurore. Je me penche alors pour observer son visage. Sa pâleur lui donne des airs de cadavre. Certes, le moribond ne manque pas de coffre. Je me rapproche encore. Enivrées par le parfum de la peau, mes lèvres s’émeuvent malgré moi. Un cri imperceptible s’échappe même de ma bouche. Une main se met alors en branle, et cherche doucement la mienne. L’impertinente me conduit vers un territoire déjà trop exploré. Je me décide enfin à susurrer quelque mot doux, un get out fera bien l’affaire : il suffit d’y mettre le ton.
L’Autre pense d’abord avoir mal compris, Il plonge son regard vitreux dans mes yeux fatigués de le voir. Quelle impudence ! Il cherche même à coller sa face livide contre la mienne. Je tressaillis au contact de sa bouche suintante et me décide à employer de moins douces méthodes. J’aperçois au coin du lit des frusques bigarrées : elles exhalent le parfum nauséabond de la cigarette de la veille. Je ramasse les immondices et les lui jette au visage. « GET OUT ! »
Cette fois, l’Autre comprend, me chante la fucking melody de l’amant éconduit et prend la tangente.

***

Espérons que la douche me débarrasse de toute cette crasse, physique et mentale. Mais l’eau de Paris semble avoir perdu ses vertus purificatrices : je sors de la baignoire encore souillée de désillusions. L’infâme sonnerie du téléphone m’arrache à mon désarroi :
« Oui ?
- C’est moi, le rendez-vous est pris pour quatorze heures, tu pourras venir pour m’aider à choisir ?
- Prends la blanche…
- Pfff…. parfois, j’ai vraiment l’impression que t’en as rien à foutre ! »
Cécile tente un peu plus chaque jour de m’impliquer dans son projet. Les purs dans la dentelle et les impurs dans la fosse à purin, il va bien falloir comprendre un jour. J’hésite un instant et réponds à la mariée en colère :
« ÉCOUTE, j’ai un entretien dans une demi-heure, c’est tout… Et puis on se voit à midi non ?
- Très bien, je te laisse, à toute ! »
Je raccroche le téléphone d’un geste las. Grotesque Dora Maar, j’aperçois mon reflet brisé dans le miroir de l’entrée. Après m’être perdue quelques secondes dans la toile glacée, je constate une chose : le cynisme ne me sied pas au teint.

Retour d'Eleanore - De la séduction


Eleanore, c'est cette jeune femme de 25 et des poussières.... (début du blog pour le premier strip)
Prénom étrange,
Coiffure et couleur improbables,
Rêves grotesques...

Ah oui, c'est ici la case centrale du strip, il est donc incomplet et si vous ne comprenez pas, c'est NORMAL :D (je dois le revoir, les dessins ont qq mois déjà).

Essai de perso



Bon c'est une tentative, j'essaierai plusieurs style je pense.

dimanche 9 novembre 2008


Et hop du tout neuf, une première case de ce qui sera peut-ê une BD :d

dimanche 2 novembre 2008


Toujours avoir un petit gandalf chez soi....
Dedicated to Malikum

derniers croquis




En attendant une petite chronique, voici qq recherches de perso (et cette fois c pas du réchauffé ;)

dimanche 19 octobre 2008

Croquis en vrac






First Newsletter


Bon pour ceux qui veulent voir un peu ce que je fais au boulot, voilà la newsletter que j'ai réalisée. Bon pas trop d'emballement, il n'y a pas les illus que je fais habituellement mais qq gifs animés. Voilà le lien !
http://www.globediff.com/realisations/success_stories.php?rub=3&srub=2

Eleanore, la rêveuse



Entrez dans les rêves mystérieux d'Eleanore... Comprendra qui voudra.


Come back !

Bon après de longs mois d'absence, retour sur blogger.com pour publier illustrations et textes et plus si affinité. Histoire de montrer un peu ce que je fais :)

mercredi 23 janvier 2008

Promenade hivernale


Un air d’hiver souffle sur la plaine. Les herbes, prisonnières du givre, ont arrêté leur folle danse. À chacun de mes pas, la terre pleure le printemps évanoui.

Touchés par son cri, mes yeux laissent échapper trois larmes. Brûlantes, elles creusent un sillon sur ma joue et disparaissent dans les entrelacs de la flore pétrifiée. Les tiges frémissent au contact de l’eau tiède et salée.

Un bruissement d’ailes vient soudain perturber ma promenade solitaire. Un oiseau noir fend le ciel de neige et se pose finalement sur un bras plus pâle que les nuages. Venue de nulle part, elle se tenait debout, devant moi.

Ses cheveux noirs effectuaient des circonvolutions aériennes et fragiles. Hypnotisé par l’obscur tournoiement, je contemplai la créature. Elle illuminait les ténèbres de sa peau diaphane. Au gré du vent, les mèches laissaient découvrir un visage improbable. Son front nacré surplombait un œil d’obsidienne et d’or. Sa bouche paraissait douce, mais le sourire était amer et glacé. Enroulés autour de son buste gracile, les morceaux d’une étoffe légère cachaient sans trop de pudeur sa chair exquise. De petites cicatrices roses inscrivaient sur son bras l’histoire d’une vie. À en croire la toile grossière qui couvrait ses jambes nues, son existence remontait à des temps immémoriaux.

Ne prêtant aucune attention à ma présence, la jeune femme plonge son regard ensorceleur dans celui du corbeau. Les deux iris se confondent et parlent un langage que seuls les cieux peuvent comprendre. La terre se met alors à trembler et le spectacle commence…

L’oiseau prend son envol et se met à vire voleter autour de l’enchanteresse. Cette ronde frénétique me fait peur, je me demande si je dois intervenir. Pourtant confiante, l’étrange demoiselle ferme les yeux, lève les bras et les pose exactement sur l’horizon. Le volatile se place dans son dos et je n’aperçois plus que le froissement de ses ailes. En caressant l’éther, les plumes aux reflets bleutés chantent une note grave et puissante. À chaque battement, la musique me paraît plus forte. Les bras de la jeune femme suivent la mesure, épousant parfaitement la gestuelle du corbeau. Sous mes yeux ébahis, l’empennage grandit : bientôt, les deux êtres ne font plus qu’un. L’opale se fait onyx. La peau fine et translucide s’épaissit ; un duvet sombre recouvre par endroits la chair noircie. Le cou s’allonge et la silhouette transperce les nuées, d’un mouvement viril.

Alors, mes jambes chancèlent et je tombe lourdement sur le sol. La tête chevaline surmontée de trois cornes se tourne vers moi : mes yeux stupides croisent son regard électrique. La bête déploie ses larges ailes, s’élance dans les airs et ne tarde pas à disparaître dans l’infinité grisâtre. J’ai peut-être rêvé.